Notre histoire

Père Castor raconte nous l’Histoire de l’Institut Saint-Joseph depuis ses débuts.

Dis, papa, au fait, pourquoi tu m’as inscrit à l’Institut Saint-Joseph quand j’ai pu aller à l’école ?

Oh là, c’est une longue histoire ça…. Tu veux que je te raconte ?

Oui, oui…

Installe-toi bien et écoute…

Avant de commencer, il faut savoir que depuis de longues années tous les hommes de notre famille ont suivi leur scolarité dans cette école.

Que les hommes?

Et oui… Il n’y a pas si longtemps que ça que les petites filles y sont présentes. Depuis le 1er septembre 2000 exactement.

Mais reprenons au début.

Il y a très, très longtemps, le 9 octobre 1838 pour être précis, débarquent à Ath, 3 prêtres : le Frère Bercaire, en qualité de premier directeur et les Frères Mémoire et Macorat, les deux premiers instituteurs. Dès le lendemain, deux classes sont ouvertes et aussitôt fréquentées par un grand nombre d’élèves.

L’école n’est pas encore située à la rue des Ecriniers comme aujourd’hui mais à la rue de Gand, à côté de la piscine actuelle dans les locaux occupés à notre époque par les réthos du Collège Saint-Julien.

Mais pourquoi décident-ils d’ouvrir une école ? Il n’y en avait pas ?

Bien sûr que si : de 1818 à 1842, Ath compte 14 établissements primaires, mais… aucun gratuit ! Monsieur le Doyen de Saint-Julien prend la décision de contacter le Frère supérieur général des Écoles Chrétiennes afin d’obtenir l’ouverture d’une école paroissiale gratuite à Ath.

Les Frères qui arrivèrent à Ath étaient des Lassalliens, c’est-à-dire qu’ils suivaient l’exemple de Jean-Baptiste de la Salle.

Celui-ci fut le premier à vouloir une école gratuite, à enseigner le catéchisme et à former des futurs prêtres et aussi des instituteurs. Il a préconisé un enseignement en quatre points : lire, écrire, calculer, dessiner. Il a fait triompher la méthode d’apprentissage par niveau dans l’enseignement primaire. Auparavant, le maître s’occupait de l’élève de manière individuelle.

Une congrégation fut alors formée partout en Europe pour suivre son exemple et c’est ainsi qu’Ath put accueillir une école de ce nouveau genre.

Et ça va marcher ?

Bien sûr que oui ! Dès le mois de janvier 1839, on ouvre une troisième classe dirigée par Frère Maluel car plus de 160 élèves sont inscrits dans l’école. Tu imagines ? Plus de 50 élèves par classe ! On arriva même au nombre de 245 élèves en 1865 dans seulement 4 classes ! Inimaginable aujourd’hui !

L’école était encore assez grande ?

Justement non. En 1910, notre école comptait désormais 330 élèves et il fallut envisager un déménagement.

A la rue des Ecriniers ? Comme aujourd’hui

Exactement.

Les Frères achetèrent donc la maison qui aujourd’hui accueille le bureau de la direction, les classes de première et deuxième et le grenier.

Dans ce bâtiment, ils construisirent une chapelle (la classe occupée par Monsieur Peltier) et les chambres des Frères se trouvaient dans la salle d’informatique actuelle.

Ils achetèrent aussi le vieux Moulin voisin que nous avons transformé de nos jours en réfectoire, en classe de maternelles et en classes de troisième année. Durant les années 1910 et 1911, on construisit le bâtiment où se trouvent actuellement les Maternelles, les classes de quatrième et la salle d’études. 6 grandes classes donc pour accueillir les très nombreux enfants.

Et ils avaient la même cour de récréation que nous ?

Oh non ! Ils ne possédaient que la moitié de celle-ci. Du côté de l’entrée rue de Dendre, de notre grand préau et de nos toilettes, il y avait de vieilles maisons.

Dans leur minuscule cour, il y avait 4 énormes peupliers d’Italie et la statue de Saint-Joseph qui trône encore aujourd’hui.

Et puis arriva 1914.

Ah oui, la première guerre mondiale !

Tout à fait.

Dès le début de cette guerre, le bâtiment des Frères est occupé par la Croix-Rouge qui sera vite délogée par l’envahisseur allemand qui réquisitionne la maison.

Et les élèves alors ?

Il n’y a plus de cours mais les enfants peuvent quand même venir à l’école pour y prendre leur repas de midi et contrôler leurs devoirs et leçons de 13h15 à 15h15 mais avec interdiction d’allumer les poêles pour se chauffer un peu.

En 1917, l’école est complètement évacuée et devient un dépôt de laine, de bois, de planches de lit pour les Allemands. Les Frères instituteurs fuient à Bruxelles. Tout rentrera dans l’ordre dès l’Armistice.

On installa même l’électricité dans l’école en 1930.

Ce fut pareil pour la seconde guerre ?

Disons que ce fut un peu plus calme. Il n’y a qu’en 1944 que toute l’école déménagea au Bois du Renard et à la rue de Brantignies durant quelques mois à cause du danger des bombardements sur le quartier de la gare.

Tout redevint normal dès la libération de la ville en septembre 1944.

Vint alors l’heure de la reconstruction !

L’école a été détruite ??

Non, non mais les occupants ont occasionné de fameux dégâts et il a fallu réparer. D’ailleurs, l’école n’avait plus lieu que le matin pour avancer dans les travaux !

En 1953, dans le bâtiment des classes, l’escalier en bois est démonté et reconstruit en dur pour des raisons évidentes de sécurité.

Les 2 derniers marronniers de la cour sont abattus en 1956.

L’année suivante, en 1957, le chauffage central est installé dans les classes. Trois ans plus tard, le perron et le jardinet de la maison des frères sont supprimés afin d’agrandir la cour.

Quelle évolution ! Et que sont devenus les Frères ? Il n’y en a plus aujourd’hui ? Pourquoi ?

En 1962, après 134 années de présence, la communauté des Frères des Écoles chrétiennes nous quitte pour d’autres écoles. Le directeur Frère Marcel Camille, Frère Maubert-Edmond, Frère Michel-René et Frère Michel-Stanislas en seront les derniers représentants.

L’école des Frères devient alors l’Institut Saint-Joseph.

Le nouveau directeur est un laïc. Il s’agit de Monsieur Verplaetse.

Sous son impulsion, la maison des Frères est transformée et permet l’installation de 6 nouvelles classes.

La démolition des vieilles maisons de la cour Masson, en 1964, double la superficie de la cour de récréation et permet aux élèves l’accès à l’école par la rue de Dendre. En 1969, le grenier qui servait de chambres aux frères est aménagé en réfectoire.

Et Maffle dans tout ça ?

L’école de Maffle était une toute petite école et pour pouvoir survivre, une fusion est réalisée avec l’Institut Saint-Joseph en 1975.

Et les travaux ont continué au centre ?

Oui, oui. En 1977, la salle de gymnastique s’installe. En 1983, on construit le réfectoire, une salle d’étude à l’étage et deux nouvelles classes encore au-dessus. En 1983, c’est Monsieur Dascotte qui devient le nouveau directeur. Il restera en poste une dizaine d’années et en 1993, c’est au tour de Monsieur Beukenne de reprendre les rênes de l’école. Sous son impulsion, en 2000, création d’une section maternelles et l’ancienne école des garçons accueille également les premières filles dans son établissement.

Et aujourd’hui, c’est Madame Vandermeets…

Exactement. C’est la première dame qui occupe ce poste depuis la création de notre école.

Eh bien, quelle Histoire et que de changements !

Et oui et ce n’est pas fini. Le Pouvoir Organisateur et toute l’équipe des enseignants a en tête un nouveau projet pour dynamiser encore plus notre futur…

Mais ça, ce sera une autre Histoire….

Philippe Lemaire